jeudi 15 novembre 2007

Plongée de nuit avec poisson-scorpion


Hier soir je me suis laissée convaincre de chausser mes Teva, mon masque et mon tuba pour voir à quoi ressemblent les poissons tropicaux au clair de lune.
Première observation : il fait plutôt sombre au fond de l’eau la nuit. Quand on est trois à se partager une lampe torche et demi, ça aide un peu, mais l’obscurité demeure.

Heureusement, avec la combinaison et les Teva je flotte presque, et me laisse traîner par Lucas en essayant de faire le moins de mouvements possible pour éviter de poser malencontreusement la main sur un poisson caillou (dont la piqûre est mortelle, ndlr).

Ca fait peut-être trois minutes que je me laisse clapoter à la surface telle un jerricane vide en essayant de ne pas avaler mon tuba, quand on aperçoit une sorte de gros papillon en dessous de nous. Un poisson-scorpion.

« It’s beautiful, but it’s a very dangerous fish », glisse Lucas à l’oreille d’Owen, notre acolyte anglais.
Mais j’ai entendu, et j’exige des explications. « C’est que ses longues épines sur les côtés sont très venimeuses. » Ah. « Mais il ne va pas attaquer. Il reste au fond de l’eau. C’est seulement si tu le touches qu’il te pique. » Sauf que dans notre petit lagon la profondeur varie, et que par moments on pourrait se faire chatouiller le nombril par ce poisson très sophistiqué. Sans parler des oursins aux épines démesurées qui constellent les bassins, ni des murènes tapies dans l’ombre qui guettent patiemment le passage du snorkleur inexpérimenté …

C’en est trop.

« Euh, I think I’m gonna go back and wait for you on the shore... No no, no problem, but if you could just help me find my way back .»

Temps total dans l’eau: 4 minutes. C’est déjà ça.

Assise, un peu figée sur les rochers acérés de la plage, je regarde mes compagnons repartir barboter gaiement avec leurs lampes et les petits poissons. Ils reviennent 20 minutes plus tard, plus épanouis que des anémones. Bilan : encore quatre poissons-scorpions, une pieuvre et une brassée d’oursins. C’est sûr, l’activité s’appelle reviens.

Pour moi ce sera avec scaphandre intégral et sèche-cheveux à piles.

Eh oui, pour combattre le venin du poisson-scorpion, une seule solution : le chaud. Le petit guide des poissons de l’Océan Indien suggère deux variantes : ébouillanter la piqûre avec de l’eau ou se rabattre sur l’air chaud d’un sèche-cheveux.
Encore faut-il trouver une prise où brancher son foehn sur la plage.

D’où les piles.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bravo quel spécimen! ça vaut bien une tanche - je vais le mettre en fond d'écran de ce pas de bougschi impressionée...