vendredi 20 septembre 2013

Hokkaido, plic

 
Matsushima, ah
Matsushima, ah
Matsushima, oh
 
Frappé par la beauté de cette baie pas si loin de Fukushima, -mais quelques siècles avant que le monde entier apprenne l'existence du coin-, le poète Basho s'était trouvé à court de mots pour son haïku. L'humidité de ces derniers jours nous en a inspiré une adaptation pour l'île d'Hokkaido. 
 
Hokkaido, plic
Hokkaido, ploc
Hokkaido, ploutch
 
 
Quelqu'un m'avait dit qu'en septembre on risquait d'avoir encore de petits typhons au Japon. Je ne m'étais pas plus inquiétée que ça. Maintenant, après en avoir vécu un, j'ai un peu mieux compris de quoi il retourne. On s'est pris des torrents de pluie pendant 32 heures non-stop. Et on a eu de la chance, à Hokkaido la tempête n'a pas atteint les mêmes proportions destructrices que dans le sud.

En fait on ne savait pas vraiment que c'était un typhon, donc ça ne nous a pas empêché de pédaler en même temps. On a juste mis nos sandales histoire d'éviter de tremper nos baskets, ainsi que nos pélerines, qui n'auront pas chômé durant notre temps sur cette île, et c'était parti. C'était juste dommage pour les vues, car malgré les brumes qui donnaient une ambiance spéciale, le paysage aurait certainement été encore plus beau par grand soleil.

Le seul moment vraiment désagréable, c'est quand on s'est réveillés dans notre tente à deux heures du matin au bruit de la pluie qui n'est finissait pas. Tout d'un coup j'ai comme une inquiétude: combien de colonnes d'eau notre toile peut-elle supporter? Je m'assieds pour méditer la chose. Tout semble pourtant encore bien sec. Mais un drôle de reflet brille dans l'auvent. J'allume ma lampe de poche: les chaussures de Lucas flottent dans 4 centimètres d'eau. Idem pour mes sandales. Il y a un lac tout autour de la tente.
 
 
 
 
 
 
 
On lance la cellule de crise: est-ce qu'on reste là, littéralement à mariner dans notre jus en espérant que la tente tienne d'ici au lever du jour ou est-ce qu'on essaie de déménager dans un endroit plus sec?  Courageusement, nu sous sa pélerine, Lucas sort faire un premier bilan de la situation. Tout le terrain est gorgé d'eau, mais on est clairement dans un creux. Il y a une surface un peu plus sèche à 10 mètres de nous. On décide donc d'enlever les sardines et de transporter notre tente là. Un grand succès et on finit la nuit complètement au sec. (Une nuit qui prend fin à 6 heures du matin lorsque le jardinier de ce golf à la verdure si accueillante nous indique qu'il est temps de lever le camp)
 
Onze heures plus tard et 80 kilomètres plus loin la pluie s'arrête. Quel bonheur. Pédaler sous le soleil c'est tout aussi bien. 
 
 
 

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