mercredi 4 septembre 2013

Une nuit à Sapporo

Notre première semaine au Japon a été chaotique et humide.

La première nuit à Sapporo fut clairement la plus éprouvante:
20h30: arrivée à l'aéroport, les sacs et les vélos nous ont suivi jusque là. Tout va pour le mieux
22h: station de métro de Shiroishi. Il devrait y avoir une auberge pas loin mais on ne la trouve pas. Avec tous nos bagages, notamment les vélos démontés dans des énormes cartons, on avance à pas de fourmi et les taxis refusent de nous prendre. En plus il pleut.
23h10: On trouve la guesthouse qui a fermé dix minutes plus tôt. Personne ne répond et pas d'autre hôtel dans les environs. Il va falloir bouger. On commence à réassembler les vélos mais ça prend du temps: il faut remettre les roues, les pédales, le guidon, les porte-bagages, etc.
0h55: Tout est prêt. Reste à enfiler nos pélerines, -la pluie a redoublé de violence- et à nous le Japon!



Certes, après nos 17 heures de voyage et le décalage horaire, on n'est pas dans un esprit très conquérant.

2h30: On se perd dans la ville, tout est écrit en japonais, on ne comprend rien et on est trempes. Les hôtels sont soit fermés, soit complets. On s'incruste quelques minutes dans un lobby équipé d'un distributeur de bières.


4h30: Quelques hôtels fermés et quelques litres (de pluie) plus tard, on finit par trouver refuge dans un internet café ouvert 24h/24. Il loue des chaises longues par tranches de trois heures. Vu notre état désespéré, on prend l'option fauteuil de massage. TOP!


Le réveil fut difficile. Mais depuis cette nuit mémorable, on a récupéré nos heures de sommeil, dans une auberge de jeunesse, mais surtout en camping sauvage dans des lieux plus ou moins bucoliques et plus ou moins secs (on a plusieurs fois hébergé des grenouilles sur notre tente).


Là aussi, on s'est retrouvés un jour le long d'une route bordée de fourrés et de panneaux de mise en garde contre les ours.


Le seul endroit décent qu'on a trouvé pour s'arrêter était une espèce de place en gravier vaguement en retrait de la route. On a juste eu le temps de planter la tente avant la pluie, puis on est bravement allés cuisiner à 50 mètres de là, histoire de ne pas avoir d'odeur de nourriture susceptible d'attirer les ours là où on dort. Rassasiés par notre risotto mangé debout, le capuchon jusque sur les yeux, on est encore allés planquer notre sac de nourriture en haut d'un arbre, toujours pour décourager les ours, puis on est enfin allés se mettre à l'abri.


Tout ça a l'air horrible? On pourrait le croire, mais non! C'est les contrastes qui sont bons dans un voyage à vélo. On a fini par arriver hier, après quatre jours de route, dans la station d'Asahidake au centre de l'île d'Hokkaido. On est dans un petit hôtel lumineux qui possède sa propre source d'eau chaude (onsen, comme on dit ici). A tout moment on peut enfiler son kimono blanc et aller sauter dans leur petit bassin en plein air, au milieu de grosses feuilles vertes. En plus les repas sont inclus et c'est délicieux.


Parfait pour sécher et reprendre des forces avant notre prochaine étape: une marche de 5 jours dans le parc du Daisetsuzan aux nombreux volcans.

Aucun commentaire: